Malgré le maintien d'un rythme soutenu en 2018, la "multiplication d'embûches" a commencé à ralentir la croissance mondiale en fin d’année, au point d’assombrir les perspectives pour 2019, ...

a estimé mardi à Paris la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE)

"Malgré de très nombreux obstacles sur son passage (risques politiques divers et variés, forte volatilité des cours des matières premières, contraintes d’offre dans les économies avancées, pour ne citer qu’eux), la croissance mondiale est parvenue, en 2018, à maintenir un rythme aussi soutenu qu’en 2017 (3,2%).

Mais, la multiplication de ces embûches a commencé à la ralentir en fin d’année, au point d’assombrir les perspectives pour l’année qui débute (3,0%)", a expliqué la compagnie dans son "Guide Risques Pays & Sectoriels 2019", présenté lors de son 23ème forum, soulignant que l’ampleur de ce repli paraît "modeste" mais est "suffisant" pour que le risque de crédit des entreprises augmente.

Pour elle, le nombre de défaillances d’entreprises augmentera dans 24 pays des 39 pour lesquels ces données sont disponibles et qui représentent 65% du PIB mondial.

"Ce sont, respectivement, cinq et neuf pays de plus qu’en 2018 et 2017. Les Etats-Unis n’en feraient pas encore partie, même si le pic de croissance y semble aussi dépassé", a-t-elle précisé, relevant que c'est l'industrie qui "marque le pas".

Le secteur automobile, dont l’évaluation COFACE de risque de crédit des entreprises est dégradée dans huit pays ce trimestre (dont sept en Europe), les perspectives de croissance "s’en ressentent", fait-elle constater, soutenant que celle-ci ne devrait pas dépasser 1,4% en Allemagne et en France en 2019, 2,2% en Espagne et 0,5% en Italie.

"Il présente, désormais, des signes d’essoufflement qui se traduisent par huit déclassements dans nos évaluations, notamment en Europe. Il confirme également son caractère procyclique, tandis que ses acteurs doivent faire face à des défis communs", a-t-elle ajouté, précisant que dans cet environnement, le commerce mondial n’est pas épargné, prévoyant une croissance de seulement 2,3% cette année, soit, respectivement, 1 et 2 points de pourcentage de moins qu’en 2018 et 2017.

En outre, poursuit le rapporte de la COFACE, la politique protectionniste américaine pénalise, pour l’heure, le secteur automobile américain en augmentant le coût des intrants et entretient l’incertitude sur de potentielles mesures, au regard des menaces récurrentes du locataire de la Maison-Blanche contre le secteur automobile européen, notamment allemand.

En outre, a estimé la COFACE, en Europe, "beaucoup d’incertitudes politiques ne sont pas levées en ce début d’année.

"Malgré l’accord entre le gouvernement italien et la Commission européenne trouvé en décembre, les risques pesant sur les banques italiennes restent élevés et ne permettent pas un repli significatif des taux de rendement des obligations d’Etat à long terme", ajoutant que les modalités du processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne "restent, elles aussi, incertaines, ce qui pousse les entreprises et ménages britanniques à reporter leurs décisions d’investissement et/ou d’achat de biens de consommation durables".

Elle fait aussi remarquer que le mouvement des "gilets jaunes" en France "indique que le mécontentement social se généralise sur le continent".

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