Les pays de la région Moyen Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) devraient débloquer l'investissement privé pour stimuler la croissance économique et surmonter leur difficultés budgétaires, ..

a préconisé le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié sur son site web.

"Les pays de la région MOANAP, qui se heurtent à des obstacles grandissants à l’échelle mondiale, doivent débloquer d'urgence l’investissement privé.

Il faudra des investissements plus conséquents et de meilleure qualité dans l’éducation et les infrastructures et des réformes des pouvoir publics pour améliorer l’accès aux services financiers ainsi que l'efficacité et la gouvernance du secteur public, lit-on dans le rapport.

Tout en affirmant que l’investissement du secteur privé a toujours été faible dans la région MOANAP par rapport à la plupart des autres pays émergents et pays en développement, le rapport a fait constater que cette tendance s’est "aggravée" ces dernières années.

Pour la moitié des pays de la région, le ratio investissement privé/PIB a diminué depuis le phénomène du printemps arabe de 2011, par comparaison avec la période qui a précédé la crise financière mondiale de 2008–2009.

Ce recul a eu un impact prononcé sur la santé économique de la région qui s'est traduit par une perte annuelle de 1,5% de croissance en moyenne pour les pays exportateurs de pétrole et de près de 1% en moyenne pour les pays importateurs de pétrole, a expliqué la même source.


"Alors, que des risques croissants assombrissent les perspectives de l’économie mondiale et que l’innovation technologique permanente promet de modifier la nature même du travail, les pays de la région ont de toute urgence besoin de réformes audacieuses s’ils veulent parvenir à une croissance inclusive aujourd’hui et pour les générations futures", a encore souligné l'organisation de Bretton Woods.

Evoquant les raisons qui freinent l’investissement privé dans la région, les auteurs du rapport ont fait remarquer que les dirigeants de la région n’ont pas d’emprise sur certains facteurs qui stimulent l’investissement privé, par exemple, la croissance sur les marchés d’exportation et l’évolution des cours du pétrole.

En revanche, ont-ils poursuivi, les choix qui s’offrent aux pouvoirs publics peuvent influer directement sur d’autres facteurs qui, d’après eux, ont un impact considérable sur l’investissement privé, parmi lesquels l’éducation, les infrastructures, la gouvernance et l’accès aux services financiers.

Le rapport examine aussi comment créer la marge de manœuvre pour les dépenses publiques nécessaires au financement des investissements cruciaux.

Les pays importateurs de pétrole accusent aussi un retard sur les pays comparables selon plusieurs indicateurs de gouvernance, de la corruption à l’état de droit.

Une amélioration de l’état de droit, jusqu’à atteindre la moyenne des pays émergents et pays en développement pourrait, selon eux,  augmenter l’investissement privé de deux tiers de point de pourcentage du PIB.

Parallèlement, porter le niveau de développement financier des pays importateurs de pétrole de la région MOANAP à celui des pays européens émergents pourrait accroître d'avantage l’investissement privé.

Cela n’est pas seulement un enjeu pour les pays importateurs de pétrole de la région.

Les pays exportateurs de pétrole plus riches se classent derrière les pays avancés comparables selon divers indicateurs de gouvernance et de développement financier.

Un développement financier plus poussé, qui se situerait au niveau du pays avancé moyen, pourrait en particulier générer un surcroît d’investissement privé de près de 2 points de pourcentage du PIB.

Les autorités des pays de la région MOANAP doivent privilégier des réformes qui aideront les pays de la région à rattraper leur retard sur les pays comparables en matière d’éducation, d’infrastructures, de développement financier et de gouvernance.

Ces réformes permettront de neutraliser les obstacles dus à des facteurs internationaux sur lesquels les dirigeants n’ont pas d’emprise.

"C’est le cap qu’il faut suivre pour renforcer la résilience de l’économie et tracer la voie d’une croissance plus soutenue et plus inclusive pour l’avenir", a conclu le rapport.

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